Sur le site du centre hospitalier de Grenoble, on peut apprécier devant le « Pavillon Dauphiné », un bas-relief de calcaire sculpté représentant une allégorie de la Charité…
Au début des années 1860, les bâtiments de l’hôpital-hospice de Grenoble, situé en centre-ville sont en mauvais état. En 1862, sous la direction de l’architecte Péronnet, l’ensemble est embelli de de deux façades : le long de l’avenue Félix Viallet et celle située le long de la rue de France. En 1865, le fronton triangulaire qui couronne toute l’ordonnance de l’édifice est agrémenté d’un bas-relief en calcaire blanc sculpté par Aimé-Charles Irvoy (1825-1898).
A partir de 1911, le transfert des hôpitaux militaire et civil s’opère sur La Tronche. En centre-ville un des bâtiments de l’hôpital est en partie réutilisé pour abriter l’hôtel Majestic. Le fronton est alors dissimulé, recouvert de plâtre. Détruit par un incendie, l’hôtel est démoli. En 1944, le fronton entre dans les collections du musée Dauphinois, sous le numéro 118.E, nous trouvons la mention suivante :
« deux bas-reliefs en pierre blanche sculptés par Irvoy et datés de 1865. Leurs dimensions sont les suivantes : 1.12 m sur 1.08m. Ils sont complétés par huit éléments d’encadrements en pierre blanche, deux de 1.66 m, deux de 1.60m et quatre de 1.12m. Tous proviennent de l’ancien hôpital civil de Grenoble, devenu Hôtel Majestic après sa désaffection et puis sa démolition. Les bas-reliefs sont en grande partie recouverts d’une couche de plâtre qui les dissimulait. Ces bas-relief ont été remis au musée dauphinois par la Société Haour frères, propriétaires de l’ancien Hôtel Majestic détruit par un incendie »
Collections du Musée Dauphinois, numéro 118.E
Entreposé un temps sur le parvis du couvent Sainte-Marie-d’en-Bas, ils furent ensuite transportés près de la salle Olivier Messiaen.
Avec le soutien du musée dauphinois et le conseil général de l’Isère, il est restauré et installé dans les années 1980, devant le nouveau « Pavillon-Dauphiné » accompagné d’une plaque de présentation et de photos le présentant tel qu’il était installé avant le transfert. Depuis les photographies ont disparu.
Aimé Charles Irvoy
Né le 25 Novembre 1824 à Vendôme dans le Loire et Cher Irvoy meurt à Grenoble le 18 Mars 1893. Elève de Ramsey et Dumont, il obtint le second grand prix de Rome en 1854. Il exposa au Salon de Paris de 1849 à 1879. On lui doit la statue en bronze de Ronsard, inaugurée à Vendôme en 1872.
En 1855 il est nommé au poste de directeur de l’école de sculpture architecturale de Grenoble et conserve sa place quarante-et-un an. En 1866, il présente le fronton à l’Exposition de Grenoble. De 1867 à 1869, il sculpte les bustes de la préfecture de l’Isère et les statues de L’Agriculture et de L’Industrie à la Chambre de commerce et d’industrie du boulevard Gambetta à Grenoble.
La signification de ce fronton
Ce fronton représente une allégorie de la Charité, vertu théologale du christianisme, secourant les différents âges. La charité est ici représentée selon trois attitudes à adopter. La première, au centre est une femme à moitié drapée, assise sur un trône allaitant un enfant, et tenant contre son corps deux autres petits enfants malades. C’est une figure protectrice et maternelle qui prend soin des enfants qu’on lui a confié. A ces pieds, une corbeille de fruit et un vase contenant un électuaire (pâte administrée par voie orale composé de sirop et de miel) viennent souligner cette vertu, ce sont les représentations de l’abondance et de la vie offerte est promis à ceux qui se montre charitable. A gauche, un jeune homme tend une coupe et donne à boire à un vieillard figure une seconde attitude. Enfin à droite, la dernière interprétation présente une femme qui soigne un enfant mourant.
La presse en parle :
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AGONISTE, Le Fronton de l’Hôpital, par M. Irvoy, Dauphiné du 30 octobre 1864.
MAIGNIEN, Le Fronton de l’Hôpital de Grenoble, extrait des « Courriers de l’Isère 1864 » (consultable à la Bibliothèque municipale de Grenoble sous la cote O.13933 – TMP-0000132456).