Respirateur à disque de Vincent et Jandot

Respirateur à disque de Vincent et Jandot

Respirateur à disque de Vincent et Jandot

1950-1970
Don du CHU de Grenoble, coll. MGSM, n° d’inv. 1995-2-008
Appareil portatif de ventilation artificielle pour traiter les détresses respiratoires
C’est un respirateur volumétrique à pression positive conçu à Lyon vers 1955 dans le service de maladies infectieuses du Pr Paul Sédaillan à l’hôpital de la Croix-Rousse. À cette date, seul l’appareil d’Engstrôm fabriqué au Danemark depuis l’épidémie de poliomyélite antérieure aiguë (PAA) de 1952, pouvait répondre aux besoins de ventilation continue des détresses respiratoires. Mais la complexité de ce respirateur et surtout son prix de revient élevé incitent les médecins à imaginer et à fabriquer de nouveaux appareils robustes, maniables et, si possible, portatifs.
C’est Pierre Vincent, bactériologiste, chercheur et technicien averti (surnommé Pic de la Mirandole) qui se met au travail avec le concours d’André Jandot, chef des ateliers à l’hôpital de la Croix-Rousse, et invente ce dispositif.
+ Peut-être inspirés par l’appareil de Bary (Paris, hôpital Claude Bernard) Pierre Vincent et André Jandot « inventent » un dispositif original permettant de dégager alternativement les buses d’inspiration et d’expiration. Ils imaginent un disque finement ajusté sur sa zone de rotation et disposant d’orifices dont la taille, la forme et la disposition conditionnent Le résultat tout en dépendant d’une simple rotation continue.
Le dispositif de distribution alternative étant trouvé, il fallait monter un moteur de faible puissance mais capable de fonctionner en continu de manière prolongée pendant des semaines. Pour des raisons de sécurité ce moteur devait utiliser un courant de très faible voltage (6 volts). Le génie bricoleur de Pierre Vincent l’orienta vers le moteur des essuie- glaces… de la 2 CV Citroën ! Le prototype, une fois construit dans Les ateliers de l’hôpital après 2 à 3 années de tâtonnements, fut essayé. Certes, il n’avait pas Les performances d’un Engstrôm. Ainsi, on ne pouvait faire varier indépendamment que le débit du gaz et le régime du moteur. De même, l’expiration était passive. Cependant, le «Vincent-Jandot» rendait assez de service pour être breveté. C’est la société Subtil & Crépieux, de Lyon, qui se chargea de la fabrication. Environ deux cents exemplaires de ce respirateur original ont été commercialisés dans Les années 60.